En 1932, le jeune Jean Daninos a 25 ans.
Styliste et futur créateur de la marque Facel-Vega, il est responsable chez Citroën à l’usine de Javel, de l’Atelier des Carrosseries Spéciales où il collabore avec Flaminio Bertoni à la conception de la future Traction. Il y est bien placé pour dessiner et se faire réaliser pour son usage personnel, des véhicules hors-série d’après ses propres croquis. Ce sera le cas en 1931 d’un roadster Citroën C6G, puis en 1932 d’un second roadster C6, avant en 1933 de dessiner le speedster qui nous concerne ici, sur bas de Citroën Rosalie 15CV, le haut de gamme de la marque. Il s’inspire, pour ce faire, de la Chrysler 8 Impérial de 1931 qu’il a découvert quelques mois auparavant en accompagnant André Citroën aux Etats-Unis.
Il fait aménager le châssis par l’Atelier de la marque aux chevrons, avant de confier au carrossier Giuseppe Figoni la réalisation de la carrosserie et des finitions selon son dessin. Le résultat se concrétise en une ligne sublime par sa taille, sa sobriété, son équilibre des volumes. Jean Daninos va utiliser cette automobile pendant plusieurs années. De rares documents la montrent stationnée à proximité du 47-49 avenue Henri-Martin à Paris, domicile de ses parents chez qui il logeait encore.
Au sujet de ce speedster, André Citroën lui-même déclara : « Ne la montrez pas, on n’en vendrait plus une seule de série !». Il se séparera à regret de cette auto en 1938 pour acquérir une Bentley. On perd définitivement la trace du speedster aux Etats-unis. Fin de l’histoire ?